jeudi 18 juin 2009

Remerciements de Louis-Piérick


Après maintenant une semaine de « repos », je prends enfin le temps pour vous remercier tous de m’avoir suivi et supporté durant mon périple. Vos mots d’encouragement que mon père me lisait le soir au téléphone avant de me coucher, alors que mon moral était au plus bas et mon état physique parfois pitoyable, m’ont beaucoup aidé à passer au travers de l’épreuve. De plus, en voyant la cagnotte se remplir jour après jour à vitesse grand V grâce à vos généreuses contributions, je me suis dis qu’en aucun cas je ne pouvais tout laisser tomber et vous décevoir, mais je me suis aussi dit que, oui, avec une telle somme, nous pouvons faire la différence. Merci beaucoup pour vos dons. Mon père m’a dit que nous avions amassé 10 940 $. C’est extraordinaire!

Pour ma part, ce fut une expérience inoubliable. Je pense avoir dépassé mes limites physiques et mentales. Je vous propose un petit palmarès des bons et mauvais moments selon moi.

Moments les plus durs mentalement :

1) Entrée d’eau dans le caisson arrière sur le Lac des deux montagnes (arrêt prématuré alors que j’avais réussi à me motiver à fond en soirée, équipement détrempé et endommagé, accostage qui bordasse (vague sur plage de roche), caisson qui se remplit plus vite que je le vide…)
2) Recherche d’un site propice pour passer la nuit dans le secteur de Baie Ste-Catherine : progresser contre la marée avec un vent dangereux qui pousse au large, sillonner chaque baie (en s’enfonçant dans les terres donc en s’écartant de ma route prévue) dans un froid glacial sans trouver un moindre endroit pour camper dû à la côte escarpée (sans oublier les ours au seul endroit potable). Cela fut aussi pénible car j’avais décidé de ne pas m’arrêter à la Baie des rochers, un endroit magnifique situé avant, facile d’accès avec abris sur place…il plut ce soir là…sans commentaire.
3) Première soirée sur la côte charlevoisienne : pagayer contre la marée sans savoir si je pourrai m’arrêter et si je devrai rebrousser chemin. Tenter ma chance sur un rocher plutôt abrupte pour un kayak chargé comme le mien…monter la tente sous la pluie battante sur un site épouvantable dans un trou à 3 mètres de la voie ferrée enterré pas les arbustes.
4) L’oiseau de Terrebonne : être privé de sommeil la nuit suivant ma plus longue journée et pendant ma période destinée à recouvrir mes forces. Je me suis demandé si je devais rester, si je devais plier bagages et déménager plus loin dans le champ boueux pour essayer de dormir en paix…
5) Rencontre avec les médias cancellée juste quand j’arrive au point de rencontre après 2 heures de kayak intense dans des conditions difficiles.
6) Arrivée au Camping du Paradis-Marin reportée au lendemain dû au fort vent canalisé dans le Fjord du Saguenay.
7) Pêcheurs un peu trop fêtards durant ma nuit à St-Irénée.


Navigation plus technique et périlleuse:

1) Rapides de Terrebonne
2) Passage de l’Île au Coudres : naviguer dans le brouillard en face de la Petite Rivière St-François (parfois dans le chenal maritime), formation de vagues à la Rivière du gouffre, trafic maritime important et difficile à gérer vu le courant et les circonstances…contre-courants locaux difficiles à repérer après le Cap aux oies.
3) Orage et vent fort entre Cap à l’aigle et St-Siméon : Vent et vagues de dos=kayak difficile à contrôler, orage me forçant à rester très près du bord où il y a des vagues pyramidales et du clapotis, rive très escarpée donc accostage très difficile vu les vagues et des callages dangereux.
4) Approche du fjord avec un fort vent des terres et prise de décision rapide et décevante.
5) Traversée du Lac St-pierre

Pour terminer, cette expédition n’aurait pas été aussi fructueuse et distrayante sans nos commanditaires et les médias qui ont suivi l’événement. Je les remercie beaucoup. Mais je tiens surtout à remercier mon père, qui en plus de supporter le stress de n’importe quel père dans sa situation, a toujours assuré le support technique peu importe l’heure du jour ou de la nuit pour mettre le blog à jour pour vous, le lendemain matin et ce sans oublier le support mental qu’il m’a fourni tout au long de l’expédition.


Merci Papa

Louis-Piérick